Viroflay lutte contre les violences

La Ville lance un appel à la mobilisation collective.

Le 26 novembre dernier, notre maire, Olivier Lebrun, et Laure Cottin, maire-adjoint déléguée aux affaires familiales et sociales, ont inauguré un “banc rouge”, avenue du Général Leclerc, au pied des Arcades.

Inspirés d’un mouvement initié en Corse en 2017 par l’association Femmes Solidaires, les bancs rouges sont utilisés comme support de sensibilisation et de réflexion publiques sur les violences faites aux femmes. Peint en rouge, voyant, il saute aux yeux, comme pour enfin rendre visible ce qui est trop longtemps resté invisible. La municipalité a souhaité faire de ce banc le symbole de la lutte contre toutes les violences à l’égard des personnes vulnérables.

En inaugurant ce banc, la Ville lance un appel à la mobilisation collective : se former, comprendre, être attentif et agir. L’invitation est faite à chacun de jouer son rôle, aussi modeste soit-il, dans la protection des victimes et la prévention des violences. Les Viroflaysiens sont encouragés à s’informer et à ne pas hésiter à contacter les associations et structures compétentes, dont les coordonnées se trouvent sur cette page.

LES DIFFÉRENTES FORMES DE VIOLENCES

  • Violences psychologiques :
    Présentes dans toutes les situations de violences. Stratégie globale d’emprise, d’isolement et de déstabilisation de la victime.
  • Violences verbales :
    Utilisées par l’agresseur pour contrôler, déstabiliser, humilier et effrayer sa victime.
  • Violences physiques :
    Toute action qui met en danger l’intégrité physique ou la santé corporelle de la victime.
  • Violences sexuelles :
    Elles sont peu souvent exprimées car elles restent taboues.
  • Violences économiques :
    L’objectif est de réduire l’autonomie de la victime et ainsi, limiter ses possibilités d’échapper à la relation conjugale en la maintenant dans une dépendance financière.
  • Violences administratives :
    Confiscation de tout ou partie des documents d’identité ou administratifs.
  • Cyberviolences :
    Elles se manifestent par l’utilisation des technologies pour harceler, surveiller, contrôler ou exercer des pressions sur sa victime.

Les violences touchent tous les milieux, tout type de structure familiale. Elles peuvent concerner tout le monde, à différents stades de la vie.

SENSIBILISER ET PRÉVENIR LES VIOLENCES INFANTILES

En 2025, l’association contre les violences infantiles dispensera une formation aux professionnels de la petite enfance de Viroflay afin de les sensibiliser aux violences infantiles.

Une initiative nécessaire pour protéger les tout-petits
Les violences infantiles, particulièrement celles subies par les enfants de 0 à 3 ans, restent malheureusement trop souvent invisibles. Comme le rappelle Aude Laffitte, fondatrice de l’association contre les Violences faites aux Enfants (AVI), « les tout-petits sont les grands oubliés des campagnes de sensibilisation ». Cette tranche d’âge est particulièrement vulnérable car ces enfants ne peuvent pas s’exprimer pour dénoncer.

Les violences ont lieu à huit clos, sans témoin. Il est donc essentiel de mettre en place une prévention spécifique.

Les violences subies par les jeunes enfants peuvent prendre plusieurs formes : violences physiques, abus sexuels, ou négligence, qui peut être mortelle à un très jeune âge. Chaque année, environ 500 bébés sont victimes du syndrome du “bébé secoué”, chiffre considéré comme largement sous-évalué. “Si cela n’est pas fatal la première fois, les secousses sont souvent répétées, jusqu’à dix fois en moyenne”, explique Aude Lafitte. Le syndrome du bébé secoué est souvent causé par un geste violent, perçu à tort comme un “coup de colère” passager, mais ses conséquences sont comparables à celles d’un accident de voiture à 150km/h.

Former pour mieux prévenir et détecter

Les violences infantiles sont particulièrement difficiles à identifier.

« Ce sont des violences cachées, et il est urgent que chacun prenne conscience de leur existence », alerte Aude Laffitte.

Laure Cottin : « Il est de notre responsabilité collective d’être vigilants et d’agir en amont pour éviter ces drames. »

Afin de soutenir ceux qui oeuvrent chaque jour pour le bien-être et la sécurité des tout-petits, la Ville a décidé de faire appel à l’association AVI pour former les professionnelles de la petite enfance (accueils collectifs et individuels). Le but est de lutter contre les violences infantiles en les évitant en amont bien-sûr, mais aussi de savoir reconnaitre les signes qui doivent alerter, et qui sont mécon-nus. Des vomissements en jet sans fièvre. des troubles oculaires, un changement de comportement, des troubles soudains du sommeil et de l’alimentation, une régression dans les apprentissages peuvent cacher un syndrome du bébé secoué.

En sensibilisant les professionnels, la Ville entend renforcer la prévention et la détection des violences infantiles, afin d’offrir une protection maximale aux tout-petits.

L’ASSOCIATION AVI
Pour lutter contre ces violences, l’AVI multiplie les initiatives de formation auprès des professionnels de la petite enfance et des professionnels de santé. L’association intervient également auprès du grand public, comme en 2022 avec une campagne de sensibilisation nationale sur le syndrome du bébé secoué.

Contact : contact@associationavi.fr

LE CYBERHARCELEMENT

Le cyberharcèlement consiste en des agissements malveillants répétés, réalisés via un cadre public ou restreint, qui peuvent prendre différentes formes : intimidations, insultes, menaces, manipulation de photos ou vidéos compromettantes, etc. Ils peuvent être le fait d’une seule personne ou de plusieurs individus et se dérouler sur les réseaux sociaux, messageries, blogs, etc. Leurs conséquences peuvent être dramatiques pour les victimes : dépression, troubles psychologiques ou émotionnels, violence, suicide, etc. Le cyberharcèlement est puni par la loi qui prévoit de lourdes sanctions à l’encontre de ses auteurs.

Le niveau de plus en plus préoccupant des faits et le développement des réseaux sociaux, notamment chez les adolescents et même les enfants qui y ont accès de plus en plus jeunes, la sensibilisation à ce sujet dans les écoles est une priorité pour la Ville, qui a prévu une conférence et des ateliers sur ce sujet en 2025.

Que faire en cas de cyberharcèlement :

  • cybermalveillance.gouv.fr
    Service public.fr : fiche pratique « cyberharcèlement » : comment l’identifier, collecter des preuves, obtenir la suppression du contenu illicite, trouver un interlocuteur, demander de l’aide.
  • LE CYBERHARCELEMENT :

COMMENT AGIR ?

Seul, vous n’avez ni les moyens, ni les compétences pour agir, mais vous pouvez vous appuyer sur un réseau de professionnels pour demander de l’aide. Toutes ces démarches sont et resteront anonymes :

  • NUMÉROS D’URGENCE :
    • 17 : Urgence Police.
    • 114 : Numéro d’urgence pour les personnes malentendantes (SMS).
    • 119 : Enfance en danger (24/7).
    • 3919 : Violences Femmes Info (24/7).
    • 3020 : Harcèlement scolaire.
    • 3977 : Maltraitance des personnes âgées.
  • MÉMO DE VIE :
    Protégez vos documents et témoignages : memo-de-vie.org.
  • FNACAV :
    Prévention et écoute pour les victimes de violences conjugales.
  • DISPOSITIF STOP :
    Un dispositif téléphonique dédié aux violences sexuelles sur les enfants : 0 806 23 10 63.

LES VIOLENCES : EN PARLER, C’EST DÉJÀ COMMENCER À AGIR

Cela paraît évident, mais pour lutter contre les violences, il faut d’abord en parler. Pourtant, ce sujet reste encore tabou dans de nombreuses familles et peut provoquer malaise ou incompréhension lorsqu’il est évoqué en public.

Les violences se produisent au sein de tous les milieux sociaux et peuvent exister partout. Trop longtemps restées taboues, les violences domestiques ou au sein de la famille étaient considérées comme relevant de la sphère privée par la société. Aucune ville, aucun milieu social n’est épargné. Reconnaître cette réalité et chercher à comprendre les conséquences sur les victimes qui les subissent, ne plus les nier, ne plus les ignorer, c’est la première étape pour lutter contre les violences intrafamiliales, révélant l’urgence d’une action collective.

Mais comment accompagner une victime lorsque l’on n’est pas formé ? Comment déclencher un appel à l’aide, recueillir une parole sur les difficultés, et orienter efficacement vers les interlocuteurs adaptés ?

« En parler, c’est déjà commencer à agir », affirme Laure Cottin, qui rappelle également qu’à Viroflay, la lutte contre les violences s’intègre pleinement dans la politique municipale dédiée au bien-être familial et au vivre-ensemble.

« La Ville se devait de communiquer sur les violences. C’est en instaurant le dialogue autour de ce sujet, dans la sphère publique, mais aussi et surtout au sein des familles, en sensibilisant les plus jeunes et en accompagnant les parents et proches des victimes, que nous réussirons à briser le cycle des violences ».

La Ville s’engage dans une démarche de sensibilisation et de formation des agents municipaux : rester vigilants, détecter des signaux, savoir réagir face à une victime ou à une situation de violence, identifier les dispositifs existants, les rendre accessibles, c’est un pas décisif pour protéger les victimes.

LES ACTIONS MENÉES PAR LA VILLE

  • Intervention de l’association Colosse aux pieds d’argile : lutte contre les violences sexuelles sur les adolescents – formation pour tous les animateurs de la Ville + les ATSEM des écoles maternelles. Former et sensibiliser les agents aux violences sexuelles, que faire et comment réagir face à une victime.
  • Ateliers de prévention pour nos aînés à La Forge.
  • Formation des agents en contact avec du public sur les violences conjugales.
  • Conférence sur le harcèlement scolaire et sur la pornographie organisée par le Réseau des parents.
  • Atelier sur l’apprentissage du numérique et des réseaux sociaux organisé par le Réseau des parents.
  • Ateliers bien-être proposés aux enfants des écoles, projet « bien vivre ensemble ».
  • Campagne d’affichage dans les lieux publics, distribution de tracts avec les numéros utiles.
  • 2 dispositifs grands publics pour les Viroflaysiens : la conseillère conjugale et familiale + le psychologue (rendez-vous auprès du Cocon des familles).
  • Formation des professionnels de la petite enfance sur les violences infantiles (2025).

MAJORE FABIENNE BOULARD : FIGURE DE LA LUTTE CONTRE LES VIOLENCES CONJUGALES

En octobre, la Ville organisait une formation sur les violences conjugales pour sensibiliser et accompagner ceux en contact direct avec le public et qui peuvent être confrontés à une situation de violence ou être en relation avec une victime. C’est la majore Fabienne Boulard qui a dispensé cette formation. Elle forme déjà les policiers sur ce sujet depuis 2014. Longtemps référente départementale pour les violences intrafamiliales, elle assiste aujourd’hui personnellement à l’accueil des victimes, créé en janvier 2024 au sein du Commissariat de Versailles. Résolument engagée dans la lutte contre les violences conjugales, elle sait de quoi elle parle. Une passionnée qui en impose malgré sa petite taille et sa voix douce, posée, inimitable.

Pour elle, il est primordial de comprendre le phénomène violent dans sa globalité et ses impacts sur les victimes, notamment le syndrome post-traumatique pour bien accueillir les victimes.

« Je reste persuadée qu’on accueille mieux une victime si on a conscience de ce qu’elle vit et de tout ce qui peut en découler », confie-t-elle.

Si la malheureuse réponse n’est pas toujours été là, les policiers sont aujourd’hui formés à recueillir la parole des victimes, dans leur formation initiale, mais aussi de manière obligatoire au cours de leur formation continue. Fabienne Boulard, animée d’ailleurs, œuvre avec l’association WOMEN SAFE AND CHILDREN, des formations d’accueil et d’audition des victimes de violences auprès de policiers.

Plusieurs outils sont également à leur disposition depuis le Grenelle des violences faites aux femmes comme le « tableau d’accueil confidentiel », qui permet à la victime de désigner discrètement une pastille du doigt pour bénéficier d’une prise en charge avec un policier formé, notamment pour les violences sexuelles, ou la « grille d’évaluation du danger »pour les violences conjugales.

Le refus de plainte n’existe plus aujourd’hui, rassure la majore avec aplomb, avant d’ajouter qu’une victime sans papier ne peut absolument pas être arrêtée si elle se présente au commissariat pour des violences conjugales tout comme le voisin ou le proche témoin de violence, qui appelle la police conservera son anonymat.

Bénévole dans plusieurs associations qui luttent contre ces violences, Fabienne Boulard est également très fière d’insister sur une approche pluridisciplinaire :

« Nous n’aurons jamais de réponse clé en main, c’est pourquoi la Police nationale doit travailler en lien avec les associations, les victimes, et leurs familles », avance-t-elle.

RIRE s’intensifie aujourd’hui avec un dispositif mis en place dans les commissariats pour accompagner dans les taxis ou rendez-vous vers les lieux médicaux et alimentaires d’hygiène.

Elle a également eu l’idée de créer un QR code qui contient toutes les informations et coordonnées utiles pour les victimes, que les policiers nationaux et municipaux gardent dans leur poche en cas d’intervention. Bien souvent, en indiquant lorsqu’elles ne peuvent intervenir par manque de preuve, les forces de l’ordre peuvent le remettre discrètement à la victime supposée.

« Cela paraît anodin, mais ce genre d’initiative concrète peut faire la différence », assure la majore avec conviction.